Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/398

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
374
la france juive

agenouillée devant un prêtre et lui confiant ses anxiétés de souveraine et de mère à propos de la guerre qui se prépare.

Ce prêtre est le Juif allemand Jean-Marie Bauer. Jamais, depuis Cagliostro, l’interlopisme juif, qui produit cependant de si curieuses figures, n’a produit un type aussi complet, aussi digne d’intéresser l’écrivain qui, plus tard, s’efforcera de peindre notre siècle étrange.

Un beau matin, ce converti suspect arrive dans cette France dont le clergé, par la hauteur de son esprit, la profondeur de sa science, la dignité de sa vie, est l’admiration du monde entier ; il se met en tête de supplanter le vénérable abbé Deguerry, aumônier de l’Impératrice depuis de longues années, d’occuper ce poste de confiance de préférence à tous les prêtres du pays et il réussit…

Parvient-il à son but à force d’hypocrisie, en affichant d’apparentes vertus ? Nullement ; sa devise à lui, comme à tous les Juifs, est qu’on peut tout se permettre avec les Français ; il organise ces fameux lunchs ecclésiastiques où assistent les futurs conseillers de Paul Bert, ceux qui chantent sans doute avec un prélat connu pour son républicanisme :

Notre paradis est un sein chéri.

Habillé par Worth, il porte un costume de charlatan, il étale un luxe de dentelles qui fait rêver les femmes.

Le siège commence : cet acrobate à bas violets chausse les bottes à l’écuyère, il est aumônier général des ambulances, il galope aux avant-postes, et ses cavalcades l’entraînent toujours si près de l’ennemi qu’il aurait le temps de lui jeter quelques renseignements utiles sur la ville assiégée.

Quand tout est fini, il éclate de rire au nez de ceux qu’il a dupés ; il jette sa robe de Monsignor dans les coulisses