Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/432

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tendre aux petits, avait su, à l’occasion, être sévère aux forts.

C’était pour faire justice que le pays, dans son intérêt, avait eu recours aux hommes de la tradition, aux députés du sol, à des hommes dont les familles, la vie ordinaire, le caractère étaient connus de tous et inspiraient confiance, en des temps troublés, à ceux-là même qui, dans les temps ordinaires, leur eussent préféré des bateleurs et des charlatans.

Il manqua à cette époque un homme animé de ce noble amour de la justice, un homme au cœur élevé, à l’âme grande, doux aux égarés, terrible aux pervers qui avaient vendu de sang-froid leur pays, qui prît la direction du parti monarchique et demandât avant tout le châtiment d’un aventurier comme Gambetta, qui s’était permis de conclure des emprunts sans l’autorisation du pays, d’un Ferry, d’un Jules Favre.

Non seulement les catholiques trahirent le mandat de justice qui leur avait été confié contre les hommes du 4 Septembre, mais ils laissèrent la répression de la Commune s’accomplir dans des conditions de sauvage iniquité.

Toute cette phase est, d’ailleurs, une de celles qui arrêteront le plus longtemps les penseurs de l’avenir qui auront là l’occasion d’étudier en action, à l’œuvre, la haute démocratie française, de voir quelle est sa moralité, ses vrais sentiments envers le peuple, la conception qu’elle se fait du Bien et du Mal, de la responsabilité, de l’égalité.

La Monarchie française, nous l’avons dit, exerçait virilement et chrétiennement sa fonction de justice, elle avait des gibets pour les financiers, les Enguerrand de Marigny et les Semblançay, de beaux échafauds de velours noir pour les Nemours, les Saint Pol, les Biron, les Montmorency, les Marilhac.