Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/445

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anoblissement, il fut créé aussi premier consul général d’Autriche. En cette qualité, il donna un dîner de cinquante couverts au corps diplomatique. La table, dressée dans une salle à manger décorée par les premiers artistes, était chargée de surtouts, candélabres, etc., en or et argent richement travaillé. Derrière chaque convive se tenait un domestique portant la livrée de la maison, surchargée de broderies d’or. On peut se figurer l’effet que devait produire la description de ce festin somptueux et de l’orfèvrerie estimée à plusieurs millions de M. Bleichroeder en l’an de grâce 1876, au moment où la population de Berlin était aux abois par suite du crack de 1873[1].

L’Allemagne ne tarda pas à comprendre le sens de la scène du Second Faust, dont nous parlions plus haut. Dupe d’une véritable fantasmagorie, elle croyait, avec le papier monnaie créé par le Juif, posséder de l’or réel et s’aperçut bientôt que cet or lui avait glissé entre les mains. Au bout de trois ans elle n’avait plus entre les doigts que des chiffons de papier qui valaient moins que des feuilles mortes, et tout l’or remué était allé s’enfouir dans les poches juives.

Les pertes infligées au peuple allemand, dit M. Kuntz, pendant cette période d’agiotage effréné, sont calculées à trois et même à cinq milliards par les statisticiens. On estime à trois ou quatre cent

  1. N’oublions pas cependant que si l’Allemagne consent à se servir du Juif comme instrument, et à le récompenser au besoin, elle le tient absolument à l’écart de tout ce qui touche à l’honneur et à la dignité du pays. Quand le fils de ce Bleichroeder, qui s’était faufilé on ne sait comment dans le corps d’officiers des hussards de la garde, se présenta devant ses camarades, une huée énorme s’éleva, on lui cracha à la figure, et il dut s’enfuir précipitamment. Jamais les officiers allemands, qui ont encore quelques traditions des anciens chevaliers Teutoniques, n’admettront qu’on puisse confier un drapeau à un homme qui est prêt à le vendre pour de l’argent, puisqu’il met l’argent au-dessus de tout.