Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/444

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de 1815, ils s’enrichirent en prêtant aux Français, ils reprirent aux Prussiens ce que les Français leur avaient payé. Des cinq milliards quatre au moins restèrent dans leurs mains.

Bismarck n’avait rien à refuser à ceux qui l’avaient commandité pour la guerre ; Thiers était à genoux devant ceux qui donnaient comme une apparence de gloire financière à un pays écrasé sous toutes les hontes de la défaite.

Le roi du moment ce fut le Bleichroeder pour lequel la France devait entreprendre plus tard l’expédition de Tunisie.

C’est dans la seconde partie de ce travail, l’Europe juive, que nous aurons à nous occuper de l’Allemagne qui ne nous intéresse ici que par l’écho qu’eurent chez elle les spéculations dont le principal théâtre était la France.

Une étude fort remarquable, publiée dans la Revue du monde catholique et signée Hermann Kuntz, suffit à nous donner pour le moment l’essentiel pour le portrait et le rôle du personnage.

M. Bleichroeder, dit M. Kuntz, a en la plus grande part dans toutes les affaires financières et d’agiotage de la France nouvelle depuis 1866 à 1870[1]. Lorsque Paris dut payer sa rançon, Bismarck en appela aux lumières de M. Bleichroeder. Il le fit venir à Versailles pour vérifier les fonds avancés par son associé et ami intime, M. de Rothschild, dont la femme jouait l’irascible patriote au point que le pauvre ambassadeur d’Allemagne, comte Harry d’Arnim, crut nécessaire de s’en plaindre peu diplomatiquement. M. Bleichroeder reçut la croix de fer et fut gratifié de la particule, en récompense de cet éminent service. Sa fortune est devenue immense et ne le cède en rien à celle d’un Rothschild. Après son

  1. Livraisons des 15 et 31 octobre 1881.