Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/453

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Chez Trochu comme chez Mac-Mahon, les deux hommes qui, pour notre malheur, jouèrent un rôle si considérable dans nos affaires, vous trouvez la même duplicité naïve. Quand le comte de Chambord descend à Versailles chez le conte de Vanssay, le Maréchal refuse de le recevoir ; à l’envoyé du Prince Impérial, au contraire, il répond qu’il est légitimiste ; il trahit tout le monde, il empêche tout par une sorte d’ambition personnelle très confuse qu’il n’ose s’avouer à lui-même. L’ambition est toujours ainsi chez le Celte, elle ne se détache pas en pleine lumière, en plein relief comme les objets dans le Midi, elle est indécise et lunaire comme un paysage d’Ossian.

Les Juifs, près du Maréchal, agirent par le baron Sina, et les Castries. Le baron Sina, richissime Juif de Vienne, qui avait embrassé la religion grecque, avait donné une de ses filles à un Castries, l’autre au prince Ypsilanti, qui avait des droits assez sérieux à la couronne de Grèce. Le beau-père, quand il avait accepté ce gendre absolument ruiné d’ailleurs, se voyait déjà assis sur les marches du trône hellénique et faisant pour le pays un emprunt dont il réglerait lui-même le courtage. Soit que la perspective d’être gouverné indirectement par un Juif, fût-il baptisé, ne leur dit rien, soit qu’ils fussent contents du roi Georges, les Grecs ne montrèrent aucun enthousiasme pour les droits du prince Ypsilanti et le baron mourut sans avoir réalisé

    répond ni oui ni non, il répond : « Madame, je suis breton, catholique et soldat. » Tout cela est strictement vrai. Il avait dit : « le gouverneur de Paris ne capitulera pas, » et il donne sa démission au moment de la capitulation. C’est le pendant de l’histoire du seigneur breton qui avait engagé sa parole de ne pas voir le roi à son passage à Paris, et qui, pour ne pas manquer à la lettre de son serment, causa avec lui dans l’obscurité.