Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/459

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qui plus que tout autre, en serait surtout et directement atteint. Je vais donc l’entretenir de cet incident et prendre ses ordres.

En attendant, votre Excellence voudra bien agréer, avec mes regrets de ce qui ne peut être qu’un malentendu, l’expression bien cordiale de ma plus haute considération.

Quant au faubourg Saint-Germain, il est encore persuadé que la baronne de Rothschild, dont le mari était le banquier de M. de Bismarck et l’associé de Bleichroeder, a obéi à un mouvement de patriotisme, à un accès de chauvinisme français en insultant l’ambassadeur d’Allemagne. Les larmes viennent aux yeux de tous quand on raconte cette histoire. « La bonne baronne, murmurent les femmes, comme elle nous aime ! »

En revanche, les mêmes gens qui passent leur vie avec des Juifs prussiens, qui les invitent à toutes leurs fêtes s’indignent bruyamment dans leur patriotisme quand ils voient la bannière des Socialistes allemands figurer aux enterrements à côté de la bannière des Socialistes français.


Malgré tout la France, la vraie France honnête, patriote, travailleuse désirait tant la Monarchie, elle en avait tant besoin que la restauration de la Royauté fut bien près de se faire.

En réalité, le seul obstacle ce fut le comte de Chambord. Dieu me garde de manquer de respect à cette noble et pure mémoire ! J’ai pleuré à la mort du pauvre petit Prince Impérial plus que la plupart de ceux que l’Empire avait comblés de bienfaits. Je me rappelle, encore les heures de tristesse que j’ai passées dans mon jardinet au moment de la maladie du comte de Chambord, devant mes lys, qui s’affaissant sur leurs tiges, à mesure que