Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/496

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Ferry déclarant jusqu’au dernier moment qu’il s’agissait uniquement de réprimer des Kroumirs qui n’ont jamais existé, les millions dépensés en l’absence des Chambres, les malversations, les concussions, les infamies de toute nature… Vous connaissez tout cela.

On a publié le traité que Léon Renault était allé proposer cyniquement au Bey au nom de quelques Juifs français.

Le Bey répond honnêtement : « Nous avons cent millions en tout d’or et d’argent dans la Régence, vous me proposez d’émettre pour cinq ou six cent millions d’actions : ou vous dépouillerez mes sujets en leur donnant du papier en échange de leur métal, ou vous volerez les Français auxquels je n’ai aucune raison d’en vouloir. »

— Soit ! Tu le prends comme cela, réplique Léon Renault, on va te déclarer la guerre !

— La France, je le sais, est une grande et puissante nation, elle fait parfois la guerre pour un coup d’éventail, mais elle ne la fait pas pour un coup d’agio. Ce serait imiter les Juifs de la capitale qui se disputent pour quelques piastres.

— C’est ce qui te trompe. Les Juifs si méprisés chez toi sont les maîtres chez nous, et puisque tu ne veux pas les enrichir aux dépens de ton peuple, tu vas avoir de mes nouvelles.

Tout cela, encore une fois, a été dit, prouvé, démontré jusqu’à l’évidence, en dépit des précautions prises par le Juif Weil Picard pour acheter le dossier Bhockos.

— Si douze jurés français déclaraient sur l’honneur qu’ils croient ces faits vrais, je serais le premier à demander que M. Roustan s’assît sur le banc des prévenus.

Ainsi parlait le procureur général Dauphin dans un accès de vertu.