Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/507

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d’eux-mêmes le souvenir des gloires de la vieille France par une rencontre bizarre, ce fougueux patriote porte le nom juif de Mayer, absolument comme le président de la société allemande.

Là-dessus qui prend feu ? C’est le Juif Laurent dans le journal du Juif Weil Picard, confident du Juif Gambetta.

Tout se passe donc absolument entre Juifs, et la vie de milliers de Berrichons, de Bretons, de Poitevins, de Bourguignons se joue sur une carte, dans une arrièreboutique voisine de la Bourse, entre quelques Israélites. Il est convenu que le premier Mayer fera l’insulteur, et que le second Mayer fera l’insulté, qui bondit au nom de sa mère la France.

Pour faire réussir le coup il faut trouver un imbécile de bonne foi, Déroulède est là. Il est absolument incapable, j’en suis convaincu, d’avoir reçu quoi que ce soit pour jouer le rôle de l’agent provocateur. C’est simplement un type bien actuel, l’homme affolé de réclames[1], ayant le besoin d’être toujours en scène.

Il s’est fait une sorte de profession de son bruyant patriotisme, c’est dans ce rôle que le Paris des premières est habitué à le voir, et il ne peut plus dépouiller ce personnage.

Il est patriote à la ville, à la

  1. Ajoutons que le président de la Ligue des Patriotes n’est pas toujours très scrupuleux dans les procédés qu’il emploie. Sous prétexte que M. Rothan a prodigué au gouvernement impérial les avertissements les plus clairvoyants et les plus prophétiques sur les desseins de l’Allemagne, Déroulède fait figurer sur ses listes, en qualité de vice-président, l’ancien ministre à Hambourg. Le diplomate, qui ne tient pas à se trouver en vedette avec les Erckman-Latrian, qui ont déclaré que les officiers tombés héroïquement à Gavelotte et à Saint-Privat étaient des lâches ou des traîtres,