Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/516

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ment sous les yeux l’extrait des Petites Affiches du 10 septembre 1884.

Il vient d’être vendu une maison à Paris, rue Saint-Georges. 43 et 45, adjugée à la requête de :

1° M. Ahmed Bey-Ben Aïad ou Benaiad, à Paris, avenue des Champs Elysées, 99 ; 2° M. Tayer Bey-Ben-Aïad, à Paris, rue Blanche, 49, au profit de Monsieur Charles Ferry, député, à Paris, rue de Rivoli, 244, suivant jugement des criées de la Seine, le 18 juin 1884, moyennant 540,000 francs.

Il n’en est que cela. Nul n’a l’idée d’interpeller ce pauvre hère d’hier sur l’origine de la fortune qu’il possède aujourd’hui. C’est à peine si, devant les cris d’indignation des électeurs des Vosges, Charles Ferry a la pudeur de retirer sa candidature aux dernières élections, et de renoncer momentanément à la vie publique.

Avec Marc Lévy Crémieu, Charles Ferry organise toutes les grandes opérations de la Franco-Égyptienne.

Ce Lévy Crémieu, fort estimé en Israël, car il était tout chargé des dépouilles des goym, fut le véritable ministre des finances de l’opportunisme. Maître des secrets de l’Etat, connaissant tous les évènements à l’avance, il réalisa en quelques années d’énormes bénéfices. D’accord avec Challemel Lacour, il avait entrepris, dans la République française, la campagne à la baisse contre les obligations tunisiennes. Il fut avec Lebaudy, derrière lequel étaient les Rothschild, l’organisateur et le préparateur du Krach que le gouvernement facilita de tout son pouvoir. Enfin, c’est lui qui négocia, avec Tirard et Dugué de la Fauconnerie, l’opération de la conversion. Il avait débuté à Marseille dans le commerce des toiles, puis s’était établi coulissier à Paris et avait fait faillite. Au moment de sa mort, à la fin