Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/534

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un hôtel qu’il avait eu la pensée bizarre de faire construire sur le plan même du château de Blois.

Les Juifs ouvrent leurs salons à deux battants. Grand bal chez la baronne de Hirsch qui, pour célébrer sans doute la victoire des Célestes, a placé une guirlande de lauriers dans ses cheveux. La toilette est de satin vert mauve ouverte sur une jupe de faille maïs toute pampillée d’or.

« La duchesse de Bisaccia est en toilette de brocart ramagé d’or et d’argent. Duchesse de Maillé en lampas Renaissance.

« Mme Henry Schneider : ravissante toilette Émpire en crèpe blanc à longue ceinture de rubans coquelicot.

« Mme Salomon Goldschmidt : robe de lampas lilas, le devant tout brodé de perles fines, avec grands revers et corsage de velours violine. »

Tous les Rothschild sont sur le pont. Le bal de la baronne Adolphe est plus select, mais celui de la baronne Salomon est plus brillant. Toute l’aristocratie défile dans l’hôtel de la rue Berryer, et l’énumération des grands seigneurs et des grandes dames, qui s’amusent pendant qu’on meurt là-bas, tient deux colonnes dans les journaux bien informés.

Lang-Son, en effet, avait été une aubaine inattendue pour les Juifs, et la bourse avait retrouvé l’éclat des anciens jours.

Un écrivain, dont le tallent inégal a parfois des lueurs superbes, M. Octave Mirbeau, a tracé un saisissant tableau de ce monde qui ne songe devant une pareille catastrophe qu’au plaisir et à l’argent.

C’était la Bourse qu’il fallait voir, la Bourse au spectacle de laquelle le cœur se soulevait de dégoût. Chaque fois que la France