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gambetta et sa cour

L’incendie du ministère des finances, dit ce rapport, a détruit les pièces afférentes aux paiements faits à Tours.

Celles relatives aux paiements réalisés à Bordeaux ont dû, en exécution de l’arrêté du gouvernement du 25 avril 1871, être communiquées à la Commission des marchés. Elles n’ont pu être retrouvées.

Les deux paiements compris, l’un au compte du trésorier-payeur général du Rhône, l’autre au compte du trésorier-paveur général de la Seine-Inférieure, et tous deux relatifs à des avances pour le service de la Commission d’armement, sont restés dénués de justification.

Quant au paiement de deux millions imputé sur le chapitre xvi du budget extraordinaire du ministère de l’intérieur (exécution des batteries d’artillerie dans les départements), et résultant d’une ordonnance délivrée au nom du président de la Commission d’armement, sur la caisse du payeur central, pour prix de trente batteries d’artillerie achetées en Amérique pour le compte des départements, ce paiement n’a pas été justifié.|95}}

Un seul membre de la droite, M. de Lorgeril, semble avoir protesté avec indignation contre cette absence de toute pièce justificative qui cachait des vols éhontés ; on lui répondit, en riant aux éclats : « que ces pièces avaient sans doute été comprises dans un convoi de trois wagons incendiés entre Bordeaux et Versailles. »

Les marchés Ferrand étaient plus scandaleux, si c’est possible. Ici encore il faut citer le rapport de la Cour des comptes.

Il a été payé à Ferrand, au titre de l’exercice 1870, en divers mandats, 1,005,039 fr. 50 par le trésorier-payeur d’Ille-et-Vilaine ; sur procuration, 96,897 francs et par le trésorier-payeur de Maine-et-Loire, 400,000 francs.

Aucune justification d’emploi n’a été produite dans les comptes pour ces différentes sommes.