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gambetta et sa cour

tête nue. L’autre méprisait ceux même dont l’enthousiasme naïf et l’enfantine crédulité l’avaient élevé au pouvoir, il affichait bruyamment l’espoir de faire égorger ceux qui avaient échappé à la Commune ; il les faisait recenser dans ce but peu philanthropique et, quand ils avaient murmuré devant lui, il les menaçait de sa canne comme un garde-chiourme aviné.

Ce mépriseur de tous finit méprisé de tous. Il avait surgi dans une fin d’Empire qui ressemblait déjà à une République, avec l’abjection, les sacrilèges et les persécutions en moins, il disparut dans une fin de République qui ressemble beaucoup à un Empire, avec la banqueroute en plus. Il fut lui-même comme une caricature d’Empereur, un Empereur juif, avons-nous dit en commençant ; il aurait projeté, si tant est qu’en dehors du rêve d’une guerre insensée il ait poursuivi quelque dessein bien arrêté, d’installer un impérialat juif dans les cadres de la vieille société française et de se faire sacrer au Grand Orient de la rue Cadet, dans quelque burlesque cérémonie. Le tablier du Franc-Maçon aurait tenu lieu du manteau semé d’abeilles, et la truelle aurait remplacé le sceptre et la main de justice…