Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/63

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dans le vrai Juif, dans le Juif le plus rampant, le plus longtemps honni au détriment du Juif déjà décrassé, poli, civilisé, humanisé.

Il ne faudrait pas d’ailleurs attacher plus d’importance qu’il ne convient à ces divisions. Portugais ou Allemands[1], Askenazim ou Sephardim[2], comme on dit à Jérusalem, tous, en dehors de dissentiments passagers, se tiennent étroitement unis contre le goy, l’étranger, le chrétien.

La question religieuse même ne joue qu’un rôle secondaire à côté de la question de race qui prime toutes les

  1. Portugais et Allemands attendent, pour se réconcilier complètement, que l’ennemi commun, le christianisme, soit détruit. Rien n’est plus instructif sous ce rapport que le début d’une brochure publiée en 1865 au moment où il était question de la fusion des deux rites. On voit bien là que la haine du Christ est toujours aussi vive chez les juifs, qu’elle est leur point de ralliement à tous, qu’elle anime aussi bien les Juifs pratiquants que les Juifs prétendus libres-penseurs.

    Voici le préambule de cette brochure adressée à « Messieurs les commissaires de la fusion :

    « Messieurs, avant de modifier quoi que ce soit aux formes de notre culte, une question, une grave question doit vous être présentée.

    « La divinité de Jésus-Christ peut-elle résister à la lumière que notre époque a fait jaillir sur elle ?

    « Si cette divinité devait conserver son prestige, si l’unité de Dieu, la divinité de Jésus, la Sainte Trinité et l’adoration de la Vierge peuvent encore être réunies dans un même culte sans que la raison humaine se trouve offensée, si l’heure n’est pas venue, gardons-nous, Messieurs, de l’esprit de modification ou de réforme, soyons patients, résignés et remettons intact le culte de nos pères à la génération qui aura la gloire de faire triompher l’idée religieuse juste, du Dieu unique. »

    -----(De la Fusion des rites portugais et allemands. — Michel Lévy.)

  2. Aschkenez est, d’après la Genèse, le nom d’un des fils de Gomer, fils aîné de Japhet. D’après M. Théodore Reinach il est considéré par les rabbins comme le père des Allemands. Sefarad est le nom biblique de l’Espagne.