Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/89

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M. Nauroy fit demander dans l’Intermédiaire des renseignements sur Deutz. Mais une nouvelle complication se produisit. M. Faucou, directeur de l’Intermédiaire, reçut des renseignements excessivement curieux, mais, soit par un scrupule qui s’explique, soit par la crainte de se brouiller avec Israël et de perdre sa petite situation à Carnavalet, il se refusa à communiquer ces renseignements à M. Nauroy. Celui-ci eut un moment l’intention de lui faire un procès qu’il aurait naturellement perdu.

Ce qui est certain, c’est que Deutz n’est pas mort ruiné en Amérique. Les trente deniers multipliés par cinq cent mille francs ont prospéré entre ses mains.

Deutz a laissé deux fils qui ont pris le nom de Goldsmith. L’aîné a péri dans un naufrage, le second est fixé à Londres.

Le frère de Deutz s’appelle M. Du… Il ne semble pas avoir demandé l’autorisation de changer de nom, du moins on ne trouve nulle trace de cette autorisation dans le Bulletin des lois, il est plus probable qu’il aura suivi l’exemple de beaucoup de Juifs allemands et qu’il se sera fait naturaliser sous un nouveau nom[1]. M. Du… possède une fortune énorme gagnée à la Bourse, c’est un habitué de nos théâtres, il habite un splendide appartement dans le quartier de l’Opéra.

La sœur de Deutz existe encore et se nomme Mme S.

  1. Nous reviendrons ailleurs sur cette question d’état civil qui permet à beaucoup de Juifs allemands de pénétrer dans la société française, et de jouer un rôle important dans la politique, en dissimulant leur première identité, en faisant peau neuve pour ainsi dire. M Guy de Charnacé a touché incidemment ce point important dans le Baron Vampire.