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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/117

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Notre grand architecte national, Philibert Delorme, dans son Traité d’architecture, dit d’excellentes choses sur l’impossibilité pour des étrangers de bien comprendre les conditions qui conviennent à notre pays, d’harmoniser leurs constructions avec le climat, le ciel, les habitudes françaises.

Ferrières donne une fois de plus raison à l’abbé de Saint-Serge. Paxton a élevé là un de ces châteaux bizarres, comme on en voit quelques-uns en Angleterre et qui, avec ses quatre façades de style dissemblable, semble tout dépaysé au milieu de nos pays du Nord. On pense involontairement à ce gigantesque caravansérail de Schaffahaüsen qui, avec ses hautes colonnes et ses promenoirs à l’italienne, détonne si singulièrement avec le paysage devant la chute du Rhin.

L’intérieur est plus intéressant. Après avoir traversé un large vestibule que décore un plafond de Tiepolo, on pénètre dans une petite salle à manger qui contient quelques jolies peintures de Philippe Rousseau. La grande salle à manger à poutrelles, avec ses quarante fauteuils en velours rouge, ne manque pas d’une certaine allure.

À partir du salon Louis XVI, les surprises commencent. On voit successivement défiler sous ses yeux toutes les merveilles du génie des siècles qu’ont pu rassembler sur un seul point l’or, les relations universelles, la franc-maçonnerie des brocanteurs aux aguets dans toute l’Europe, et réservant la fleur de leurs trouvailles pour les souverains d’Israël. Les chefs-d’œuvre de l’art du XVIIIe siècle, les tables de Gouthière, les meubles incrustés de Riesener et de Boule, les cuivres de Caffieri ornent cette pièce charmante dans sa tonalité printanière et claire que surmonte un plafond d’Henry Lévy. Au milieu apparaît, comme un trophée,