Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/145

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du sac et les administrateurs avouent qu’ils ont gagné 770.000 francs. Ce n’est que sur les réclamations unanimes de la presse et de l’opinion qu’on se décide à procéder à un nouveau tirage.

Ce qui est certain, ce qui est hors de conteste, c’est qu’une loterie autorisée à quatorze millions, sur lesquels douze millions de billets ont été placés, a produit pour résultat définitif et total cinq millions huit cent mille francs. C’est M. Proust lui-même qui a été forcé d’avouer ce chiffre, le 5 février 1885, devant les protestations du comité.

Où sont passés les autres millions ? En frais généraux ? En admettant, pour un instant, cette hypothèse insensée, il y a un moyen de répondre aux accusations formelles que chacun porte contre le promoteur et l’organisateur de cette loterie, contre celui qui en a assumé la direction exclusive, c’est de publier les comptes.

Comment se fait-il que les membres du comité, dont quelques-uns, comme M. Bouilhet, occupent une certaine situation dans le monde, dont le nom figure sur les billets de loterie, n’aient pas compris qu’ils se compromettaient eux-mêmes en ne réclamant pas immédiatement la publication de ces comptes ?

Ceci n’empêche point les membres de la gauche de déclarer que la loterie des Arts décoratifs est une œuvre nationale. Spitzer aussi et Proust sont des figures nationales et Hecht donc, l’intermédiaire dans l’achat des Courbet !

Elle est instructive, l’histoire des Courbet ! On avait le désir d’avoir un ou deux Courbet au Louvre. L’idée n’était pas plus mauvaise qu’une autre. En tous cas la marche était facile à suivre, il fallait demander loyalement un crédit à la Chambre, si l’on manquait d’argent, et