Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/162

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ajoutons encore une moyenne de 100.000 francs par an, pour les petits bénéfices de M. l’administrateur et de ses acolytes, soit 2.400.000 francs par an ou 12 millions pour les cinq ans.

Et nous arrivons au joli résultat suivant :

Cagnottes Fr. 87.600.000
Prêteurs et croupiers 60.000.000
Administrateurs et personnel 12.000.000
------------
____________Total Fr. 159.600.000

Cent cinquante-neuf millions six cent mille francs dévorés depuis cinq ans par ces Vampires, à Paris seulement.

Et nous n’exagérons pas, au contraire ; nous n’aurions que le choix pour appuyer, par des exemples probants, l’éloquence de ces chiffres.

De ces chiffres, il faut évidemment distraire les sommes considérables prélevées par le personnel de la préfecture de police qui, à tous les degrés, depuis le préfet jusqu’au dernier des agents, rançonne les maisons de jeu, et surtout les pots de vin donnés aux ministres et aux députés opportunistes[1]. Il n’en reste pas moins une somme énorme gaspillée, sans profit pour personne, et qui est une preuve nouvelle de l’improductivité d’un certain argent, qui ne peut même pas procurer, à notre Paris en deuil, l’illusion du mouvement et de la vie.

  1. Les suicides qui se produisent chaque jour à la suite des pertes subies dans les Cercles, suicide de M. de Riencourit, suicide de M. Wlasoff, etc., sont, on le comprend, des occasions ardemment désirées et avidement saisies de prélever un neuveau tribut en prétextant l’indignation publique.
        Parmi les innombrables victimes de la complaisance que la police a pour certaines maisons de jeu, signalons M. Raby, qui avait fait ses preuves de courage et reçu une médaille de sauvetage pour avoir arraché deux personnes à la mort, et qui, après avoir tout perdu dans les Cercles, se tua au mois de juillet 1885.