Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/184

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de ces femmes charmantes et fortes, intelligentes et vaillantes dont nous esquissions le chimérique portrait tout à l’heure, de ces femmes ayant le sentiment de l’honneur de la race, de la fonction sociale à remplir par les privilégiés de la fortune, résolues à communiquer à ceux qu’elles aiment l’horreur de tout ce qui est avilissant ou dégradant.

Il n’existe plus, d’ailleurs, de salons qui aient encore une autorité un peu considérable. Les réunions mondaines où l’on cherchait jadis, avant tout, le plaisir de se retrouver ensemble, de causer, d’échanger des idées, sont devenues, des que les banquiers ont pris la tête du mouvement, des solennités théâtrales, des fêtes d’apparat dont les frais épouvantent les familles riches elles-mêmes, qui ne peuvent lutter avec le faste d’Israël.

La médisance spirituelle, l’allusion fine d’autrefois, ont fait place au potin grossier que l’on craint toujours de voir passer de la conversation dans le journal du boulevard. Les étrangers et les Juifs ont introduit, dans les habitudes de la bonne société, les plaisanteries de manants, les farces de fumiste. La marquise de X… était dans une ville d’eaux, hors de France, lorsqu’à deux heures du matin on l’entend tout à coup crier : « Au feu ! » On accourt et l’on aperçoit un rastaquouère, bien connu de tous qui, fuyant devant les flammes, s’élance hors de la chambre avec ses vêtements à la main. Pendant six mois on envoie à tout Paris des cartes sur lesquelles on lit : Mme de X… et son rastaquouère. La comtesse de Z… reste en place, après un dîner, au moment où les dames se retirent discrètement ; elle répond qu’elle est au-dessus des faiblesses de l’humaine nature. Pendant six mois encore, d’autres cartes circulent, sur lesquelles on lit : Mme de Z… ne… Mme de Z… est un ange. Tous les matins la belle élégante reçoit,