Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/190

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scandales connus de tous, nul rappel des histoires plus ou moins piquantes ou plus ou moins tristes, qui courent partout, il y a le récit d’un journal complaisant, le document humain.

Tout cela pour arriver à être cité dans le journal d’Arthur Meyer !

C’est le vrai maître du monde parisien que ce Meyer, l’arbitre de toutes les élégances, l’organisateur de toutes les fêtes. Jamais la Juiverie n’a produit un type aussi réussi. Fils d’un marchand d’habits-galons, il débuta à Paris, il y a quelques vingt ans, comme secrétaire de Blanche d’Antigny. Il cumulait ces fonctions, qui ne devaient pas être une sinécure, avec celles de reporter ; cramponné à chacun pour avoir un renseignement, on l’entendait, à toutes les belles représentations, crier : « des noms ! des noms ! » Les noms recueillis, il les écrivait fiévreusement

    naturellement comme la grêle sur ces détraqués qui avaient donné ainsi, en public, le spectacle de leur ignominie ou plutôt de leur bêtise. Citons, comme échantillon, la conversation de l’Echo de Paris, qu’un courageux journal catholique, le Pèlerin, plaça comme légende au-dessous d’au dessin reproduisant une scène de bal.
        La duchesse de Bauséant présente le baron des Argousses à la marquise de Cassenoisette.
        Le baron :
        — C’est singulier, madame la marquise, il me semble avoir déjà avoir déjà eu l’honneur de vous rencontrer ?…
        — En effet, baron, au bal de la princesse de Sagan. J’était en punaise.
        — Eh quoi ! cette délicieuse punaise, c’était vous !
        — Et vous ne me reconnaissiez pas, ingrat ?
        — Je vous présente mes excuses !
        — Vous étiez en cochon de lait !
        — Parfaitement.
        — Et votre sœur ?
        — En rat d’égout.
        — Charmant ! charmant !