Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/202

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sif des capitaux est un péché capital. La défense des intérêts religieux en France se trouve donc avoir pour organe, du moins dans un certain public, le journal d’un Juif et d’un Meyer[1].


Le journaliste consciencieux et épris de son art est l’objet de la même haine que l’écrivain. La Presse, elle aussi, s’est presque entièrement transformée depuis quelques années ; pour comprendre les conditions nouvelles dans lesquelles elle est placée, il convient tout d’abord de séparer le journalisme du journaliste, la besogne faite de celui qui la fait.

Rien n’est plus absolument probe, plus complétement désintéressé que le journaliste d’origine française et chrétienne, et ceci, sans acception d’opinion. Il dispose d’un moyen d’action formidable, il blesse ou caresse à son gré la vanité de chacun, à une époque où ce sentiment a pris des proportions presque morbides et jamais la tentation ne l’effleure de retirer un bénéfice quelconque des éloges qu’il accorde.

Sous ce rapport, il n’y a pas de doute, jamais même on n’a eu l’impertinence de promettre un cadeau à un critique dramatique, à un critique de livres ou à un critique d’art pour parler favorablement d’une pièce, d’un ouvrage, d’un tableau. Sont-ils donc d’une impartialité absolue ? Non. N’attachant malheureusement qu’une importance secondaire à ce qu’ils écrivent, ils sont accessibles à la camaraderie, à la flatterie, à la démarche personnelle faite près

  1. En Hongrie, du reste, quelques journaux catholiques, comme la Semaine religieuse et le Catholicus Galad, sont également dirigés par des Juifs.