Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/217

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ce petit youtre de Cologne. Il a tout contre lui, il porte un nom déshonoré, il n’a aucun talent littéraire ; il se retourne quand même sur le pavé de Paris, il trouve moyen, avec les fonds conquis comme vous savez, d’organiser une grosse affaire comme la Lanterne, de remuer l’opinion. Contemplez maintenant certains de nos catholiques : leur famille est en France depuis des siècles, ils possèdent deux cent mille livres de rente, ils n’ont ni galériens, ni pendus parmi les leurs et, même avec de la bonne volonté, ils sont impuissants, anéantis. « Certainement, il faudrait faire quelque chose, mais quoi ? Quelle époque que la nôtre, mon bon monsieur ! »

Comment voulez-vous qu’avec des gaillards de la trempe de Mayer, toujours en travail d’une affaire, d’une combinaison, d’un scandale pour agiter les autres, un pays reste à vivre la bonne existence d’autrefois ? Laissez-les libres encore Vingt ans et ils feront sauter Paris, la France, l’Europe.

Si encore on pouvait s’en tenir à ceux qui sont dans la maison ! Hélas ! ils sont plusieurs millions sur la terre qui arrivent successivement plus affamés, plus remuants, plus ardents que ceux qui sont déjà à moitié repus.

Pour bien voir où en est la démocratie française et même la démocratie cosmopolite, au point de vue de la dignité et du sens moral, pour lui prendre mesure, il convient également de regarder la place que tient Mayer dans le parti républicain. Les Lockroy, les Bradlaugh, les Aurelio Saffi choisissent la maison de cet homme pour y venir tenir des discours sur les vertus de la démocratie. Comme tu dois rire, mon vieux Lockroy, rire et aussi te mépriser, lorsque tu enfiles tes phrases dans un tel lieu ! Dire que le pauvre peuple croit tout cela !

Aux élections de 1885, c’est Mayer qui est le grand élec-