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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/239

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les transporte en mail-coach, on les abreuve et on les nourrit ; le soir on les ramène après avoir enregistré leurs noms au complet, afin de les faire figurer dans les journaux du lendemain. La chronique dit même qu’au départ on remet, à ceux que Païenne a émus, la pièce ronde pour aller chez Mélissandre.

Quelle sera la fin ? j’avoue qu’elle m’inquiète un peu. Il y a comme une marque, non point tragique, mais malheureuse, sur cette femme envers laquelle la Fortune semble avoir épuisé ses sourires et je n’ai pu à maintes reprises me défendre de cette impression pénible. Peut-être verrons-nous Mme Adam, à quelque cinquième étage de la rue Coquenard, faisant encore le grand jeu et proposant à l’Abeille de Lonjumeau quelque roman dont le journal ne voudra pas…

On comprend devant ces spectacles la mélancolique parole de de Leuven.

— C’est bien ennuyeux de mourir, disait-il, mais je m’en console presque, en pensant que je n’entendrai plus parler ni de Sarah Benrhardt, ni du grand Français !

Comment se fait-il que M. de Lesseps ne comprenne pas qu’il déshonore une vie qui a été licite et laborieuse, somme toute, par ce saltimbanquisme effréné ? Pourquoi méler ses enfants à toutes ces réclames financières, exhiber sans cesse ces pauvres petits, comme dans le tableau de Pelez, faire décrire sa nursery à chaque instant ?

Quel accueil ferait le corps des ingénieurs à quelqu’un qui lui apporterait un volume de vers ? A quel titre M. de Lesseps se présente-t-il à l’Académie française, par l’unique motif qu’il a creusé un canal ?

A. l’âge de M. de Lesseps tout est excusable ; mais que