Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/25

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Villot, ils servaient d’espions tour à tour pour les Français et pour El Hadj Abd-El-Kader, se tenant dans une attitude habituellement neutre, jusqu’à ce que la fortune se fût décidée en notre faveur. »

Tandis que les Arabes se battaient pour nous, les Juifs, au contraire, applaudissaient à nos défaites avec le plus indécent cynisme. Le capitaine Villot a raconté les scènes qui se passèrent à Constantine à la nouvelle du désastre de Sedan. Toute cette population cosmopolite, « réellement ivre de joie, » trépignait de bonheur et se livrait dans les rues à des danses ignobles. Il y eut cependant un détail touchant. On avait jeté sur le pavé le buste de l’Empereur ; quelques indigènes en ramassèrent les débris et les emportèrent. N’est-ce pas émouvant, ce souverain qui a possédé le plus bel empire de la terre et qui n’a plus pour fidèles que quelques Arabes, qui se souviennent que ce vaincu est venu jadis leur rendre visite dans tout l’éclat de sa puissance, qu’il s’est intéressé à eux, qu’il a empêché leur dépossession ?

Les Juifs ne manifestèrent leur dévouement à la France qu’en se ruant, avec des Espagnols et des Maltais, sur le malheureux général Walsin-Esterhazy qui, souffrant encore d’une blessure et incapable de se défendre, fut accablé de mauvais traitements, roué de coups et obligé de se rembarquer[1].

  1. Voici le certificat significatif délivré par M. Warnier au capitaine Guichard, qui avait courageusement défendu son général.
        « Je soussigné, préfet d’Alger, à la date du 23 octobre et appelé par le général Walsin Esterbasy à l’accompagner au palais du gouvernement à l’amirauté, où le triomphe de la Commune révolutionnaire l’obligeait à s’embarquer, certifie, comme témoin oculaire partageant les danger du général Walsin Esterhazy, que sans l’assistance