Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/26

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L’Algérie fut alors le théâtre d’épisodes inouïs, auxquels se mêle cet élément d’impudence et de puffisme, ce côté saltimbanque, dit très bien Gordon, qui est entré dans les affaires publiques à la suite des Juifs. L’affaire des officiers laissée libres, à la condition de ne plus porter les armes contre la Prusse, semble un chapitre de Tartarin de Tarascon, une histoire de la Cannebière.

Vous savez de quelle écume se composent les villes d’Algérie. Depuis l’ouverture de la campagne, tous les foudres de guerre, qui déblatéraient contre nos généraux, avaient passé leur temps à faire l’absinthe dans les cafés pendant que les autres marchaient sous le soleil ardent, souffraient la soif, la faim, se battaient un contre dix. Quand nos malheureux officiers, accablés de fatigues et la plupart blessés, arrivèrent de Sedan et de Metz, ces farceurs refusèrent de les laisser séjourner en Algérie, sous prétexte que la vue de ces capitulés, c’est le nom qu’on leur donnait, offusquait et souillait la vue des patriotes. Peut-être, ces officiers eussent-ils été mieux inspirés en ne signant pas le revers, mais franchement cette susceptibilité militaire, de la part de gens qui ne se sont pas battus, n’est-elle pas le

    du capitaine Guichard et de ses hommes de la 2eme batterie de l’artillerie de la milice d’Alger, qu’il commandait, nous aurions été exposés à toutes les colères de plusieurs milliers de Juifs, de Maltais, d’Espagnols, égarés par quelques énergumènes français, et que, si les avanies que nous avons subies se sont bornées à des injures et à des insultes, nous le devons à l’énergie et au dévouement de l’escorte de la 2eme batterie de l’artillerie de la milice d’Alger.
        « En foi de quoi, j’ai délivré au capitaine Guichard le présent certificat pour servir à qui de droit.

    « Warnier,
    « Député du département d’Alger »