Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/251

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La surprise fut donc violente quand, à la première du Barbier, Mlle Van Zandt se révéla à la foule assemblée sous un jour tout à fait inattendu. Mes lecteurs me connaissent déjà assez pour savoir que je suis de race trop française pour partager la pose grotesque de ce Tout Paris qui parle du théâtre comme d’une église, qui fait de la solennité à propos de tréteaux. Dût le boulevard m’accuser de manquer de sens moral, j’avoue franchement qu’une comédienne, qui a bu un verre de Champagne de trop et qui se présente avec sa coiffure un peu de travers, n’a rien qui me choque outre mesure. Mlle Laguerre amusa fort un auditoire, qui n’était pas uniquement composé de rastasquouères comme aujourd’hui, lorsqu’au lieu de jouer l’Iphigénie en Tauride, elle joua, selon le mot de Sophie Arnould, l’Iphigénie en Champagne. J’aurais bien voulu être là lorsque Frederick, devant toute une salle hurlante, s’avança, devant le trou du souffleur, retira sa perruque avec un geste royal et gravement se moucha dedans….

Il parait cependant que ce soir-là le plumet de Miss Van Zandt était de taille et véritablement excessif pour une scène subventionnée. Ce bon-vivant de Gouzien, commissaire du gouvernement près les théâtres, n’en avait jamais contemplé un plus considérable depuis le jour où l’on avait dû baisser le rideau sur un sociétaire à la Comédie-Française — cet autre sanctuaire dont les journaux ne parlent qu’en se signant par respect.

    qu’il soit, ce détail montre bien le côté gobeur, niais, de cette société que les Juifs bernent, comme on bernait autrefois les provinciaux, en leur faisant croire qu’il fallait mettre des gants blancs pour parler à la dame qui tenait le café des Mille Colonnes.