Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/261

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Louis XIV avait reçu l’hospitalité, envoie aux enchères les meubles anciens et jusqu’au paravent de sa grand mère pour suffire aux caprices d’une enfant gâtée. Celui-là, abattu par un tel coup, disparait de la circulation, se met au lit, sans être malade, et vit désormais couché. Cet autre abandonne tout, file en Amérique, y travaille courageusement, découvre de vrais mines et revient millionnaire et républicain.

Parfois l’aventure se complique. Il arrive de pays extravagants des tantes plus extravagantes encore, ne possédant ni sou ni maille, mais ayant pour le whisky la passion qu’une mère d’actrice partageait avec sa fille ; le pauvre mari est obligé d’habiller, de nourrir, d’abreuver tout cela.

Vous me direz que les victimes ne sont guère intéressantes. Je vous l’accorde ; ce qu’il faut noter, c’est l’impossibilité presque absolue pour le vrai Français de tirer aucun bénéfice de ses compromis avec la conscience ; il n’est pas organisé pour cela. La ligne droite du devoir aurait toujours été plus avantageuse pour lui, même matériellement, que de prétendues habiletés où il finit invariablement par le rôle de Jocrisse.

Qu’il s’agisse du jeu de la Bourse, du jeu du mariage, du jeu de la politique, de lanceurs d’affaires financières, d’époux d’Américaines, des Machiavels du centre droit à l’Assemblée de Versailles, la loi dont nous parlons se vérifie toujours.

A part quelques exceptions que chacun connaît, ces Américaines sont, d’ordinaire, de bien désagréables créatures : tapageuses, dépensières à l’excès, parlant haut, riant bruyamment, toujours les premières pour les excentricités de mauvais ton et, ce qui est prodigieux, aussi sottement entichées de leur fraîche noblesse, aussi impertinentes que