Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/262

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les vraies grandes dames d’autrefois étaient simples, indulgentes et bonnes… Elles ont contribué à donner à la société parisienne la physionomie incohérente et bizarre qu’elle a prise depuis quelques années.

Le point douloureux encore est la façon dont on récompense l’hospitalité que bous accordons à tous, les rebuffades dont on paie nos avances.

Les professeurs de l’école des Beaux-Arts, au mépris, du reste, de leur plus élémentaire devoir, accueillent de préférence les élèves américains ; le jury du Salon accorde aux Yankees des médailles qu’il refuse à de vieux artistes pour lesquels ce serait une joie, une recommandation aussi auprès du public imbécile d’aujourd’hui. Tout ce que les peintres américains savent, ils l’ont appris chez nous, de nous. Le premier soin du Congrès est de voter un droit tellement exorbitant sur l’entrée des œuvres d’art qu’il équivaut à une prohibition absolue.

Quel épisode encore que la statue de Bartholdi : la Liberté éclairant le monde ! Pendant des années, le Comité répétait sur tous les tons : « Notre chère sœur l’Amérique nous adore ; ses ambassadeurs, dans toutes les capitales, nous l’ont bien prouvé, pendant la guerre de 1870, en bavant au succès de la Prusse et à l’abaissement de la France[1] ; souscrivons pour élever un monument impérissable de l’amour qui nous unit. »

  1. Il contient de reconnaitre la noble attitude de Victor Hugo qui se souvenait parfois, malgré les promiscuités auxquelles il se prêtait, qu’il était fils d’un soldat. On lui avait annoncé la visite de Grant, le président-agioteur dont la langue, on le sait, est tombée pourrie, sans doute de toutes les injures qu’il avait vomies contre nous en 1870 : « Que M. Mac-Mahon le reçoive, s’il le veut, disait un jour le poête devant nous, s’il se présente ici, je le fais jeter à la