Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/265

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cachet de quarante sous à un figurant. Cette Juive qui vient de toucher une somme fabuleuse pour quelques notes parfois assez fausses, qui, à la seconde représentation d’Hérodiade, a mis le couteau sur la gorge de son directeur pour obtenir un peu plus d’or, ne se demande pas une minute si son départ soudain ne sera pas une ruine pour le théâtre, s’il ne remettra pas sur le pavé tout ce petit monde d’artistes subalternes, d’employés, de gagistes pour qui la fermeture est un désastre.

Ces considérations sont complètement étrangères à tout individu de race sémitique qui compte les autres absolument pour rien. Pourquoi se gênerait-il, encore une fois ? Autrefois une artiste qui se serait permis une pareille incartade aurait été reçue à coups de pommes cuites, si elle s’était avisée de reparaître devant un public parisien. De nos jours la Juiverie n’a eu qu’à faire un geste à ce qu’on appelle « l’aristocratique assistance de l’Opéra » pour qu’à sa rentrée, au mois de janvier suivant, Mme Fidès-Devriès fût couverte d’applaudissements[1].

Dès que les Juifs y ont tenu le premier rang, le théâtre lui-même s’est transformé. Tant que les comédiens furent de simples chrétiens, le métier d’acteur resta un métier peu considéré par lui-même, mais que la grandeur du talent, la tenue personnelle de l’artiste relevaient à l’occasion. Il faut

  1. Un journal avait raconté, pour préparer cette rentrée, qu’à Lisbonne, Mme Fidès-Devriès avait été rappelée cent douze fois en une seule soirée, ce qui, au dire de nos confrères, aurait représenté, rien que pour le trajet des coulisses à la scène, une marche de six kilomètres. Voilà ce que lea Barnums juifs font avaler à ce Paris qui mit jadis une perception si prompte et si fine de tout ce qui était ridicule et grossier !