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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/274

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Dans ce Paris conquis, on rencontre jusqu’à des Juifs indiens, les Sassoon, une famille aux aventures fabuleuses ! qui possède la moitié de Bombay. Ils viennent donner des soirées chez nous. Mme Gubbay, fille de ce Sassoon, arrive de l’Inde tout à coup, invite des gens qu’elle n’a jamais vus, et auxquels elle n’a jamais été présentée et chacun accourt. Et il y a des naïfs qui prétendent que la haute société parisienne s’ouvre difficilement !

Malgré tout, ce monde juif n’est guère intéressant, en dépit du bruit qu’il fait. M. Robert de Bonnières s’était mis en tête de le peindre dans les Monach, et il allait partout répétant : « Je les étranglerai avec un cordon de soie. » Il a manqué d’estomac, comme on dit, et il n’a pas eu l’intrépidité qu’il fallait. Sans doute, il a bien entrevu l’abaissement de notre aristocratie devant le Juif enrichi par des opérations malhonnêtes ; mais l’énergie lui a fait défaut pour peindre ce qu’il avait devant les yeux ; il a indiqué seulement la mauvaise éducation du baron allemand rappelant à tout propos le prix de tout ce qu’il a chez lui, entrant le chapeau sur la tête dans une église pour en marchander le jubé ; il n’a mis qu’à moitié en relief, dans Lia, ce côté rusé, égoïste et dur que cachent chez les juives des attitudes langoureuses relevées par une originalité cabotine ; il n’a pas creusé, comme l’auteur de Daniel Deronda, il est resté à la surface.

À cette touche volontairement insuffisante et débile, j’avais cru deviner un homme qui a peur de brûler ses vaisseaux, de se fermer la porte de ce qu’on appelle « la Société, » qui tremble de n’avoir plus jamais autour de lui ce petit bruit de presse sémitique et boulevardière qu’il prend pour la renommée. L’auteur m’a écrit qu’il n’avait pas ce caractère et ce qu’on m’a dit de sa situation