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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/273

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rolles où sont écrits les noms d’Haydn, de Gluck, de Mozart et de Beethoven. Mme Goldschmidt donne aussi de superbes concerts « dans des salons qui sont en enfilade. » Entre deux morceaux, Bemberg, que la renommée d’Haydn empêche de dormir, prie Mme Isaac de chanter une petite romance. Le Clairon, lorsqu’il vivait, voulait bien nous apprendre que le programme cette fois est imprimé « sur une feuille de vélin couleur orange rongée par un volcan ! » « Quelle jolie décoration, que de chefs-d’œuvre ! » s’écrie Meyer toujours ravi. « En pénétrant sous le péristyle, la magistrale statue de Houdon, l’Apollon, vous prend le regard. » J’imagine que le maître de céans a dû nous prendre jadis quelque autre chose pour donner de si belles fêtes…

Les Ellissen sont aussi fort joyeux et trouvent que la vie est belle. La mésaventure de nos pauvres chiffonniers condamnés à mourir de faim les a particulièrement mis en gaieté, et ils en ont fait le sujet d’une pièce qui a inauguré leur hôtel du boulevard Haussmann construit sur l’emplacement des jardins de la princesse Mathilde. Lorsqu’on pénétrait en voiture sous la voûte on voyait tout de suite une grande affiche ainsi rédigée :

Folie-Ellissen
Représentation gratuite le 14 mai 1885
CRÉMAILLÈRE-REVUE
Pièce à grand spectacle, interdite par la Censure, et représentée par autorisation spéciale du Conseil municipal, avec le concours des principaux artistes de la capitale.
Une tête couronnée honorera de sa présence cette unique représentation.
Lumière électrique, Feux de Bengale, Pétards, Apothéose.
MUSIQUE MILITAIRE