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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/280

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Chaque jour il se forme une bande nouvelle. On dévalise les maisons de la banlieue et des environs de Paris ; Passy, Auteuil, Boulogne sont à chaque instant visités par les malfaiteurs.

On tire sur les commissaires et les officiers de paix, tous les soirs les rares gardiens de la paix qui ne pactisent pas avec les malfaiteurs sont obligés de livrer bataille. On assassine en plein midi au milieu de Paris, sur les ponts, dans le jardin des Tuileries ; au bois de Vincennes un vieillard est étranglé à quelques pas du concours de tir ; sur le boulevard des Capucines, devant le restaurant Hils on jette un lazzo autour du cou d’un homme pour le dévaliser. On arrête les voitures dans les rues comme jadis sur les grands chemins. Au mois de janvier 1885, une dame revenant de Bordeaux prend un fiacre à la gare d’Orléans, à onze heures du soir ; rue Contrescarpe, trois malfaiteurs sautent à la bride du cheval et la dame est obligée de donner tout ce qu’elle possède.

On tue les voyageurs en wagon, les filles dans leur lit, les marchandes de vins à leur comptoir[1]. La police se

  1. Voici, d’après les journaux, le bilan d’une semaine de janvier 1886 :
        Paris : Assassinat de Mme Laplaigne, marchande de vins, rue Beaubourg ; assassinat de H. Barrême, préfet de l’Eure ; assassinat de Marie Aguétan, rue Caumartin ; tentative criminelle, 103, rue du Poleau, ou le nommé Victor Bocqueteau blesse grièvement à coups de canne sa femme et sa belle-mère ; à Clichy, Victor Arynthe frappe sa tante de deux coups de couteau, puis se suicide en absorbant de l’acide sulfurique.
        Départements : A Viry-sur-Mont (Somme), le sieur Jacques-François tue, à coups de serpe, Mme veuve Piedocq et sa fille ; à Horgny (Somme), Basset (Alexandre), manouvrier, âgé de cinquante-huit ans, est égorgé au lieu dit la Cavée-d’Horgay ; à Cusey (Haute-Marne), M, Vannier est poignardé par son ouvrier ; à Garnerans (Ain), Mme veuve