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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/279

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les plaies plus cruellement que ne le feraient les plumes les plus éloquentes. Jamais le naturalisme ne nous a donné un plus épouvantable document humain.

Le chapitre sur les souteneurs est véritablement sinistre. L’auteur fait défiler successivement devant nous les souteneurs du grand monde, de la bourgeoisie, du demi-monde, les souteneurs ouvriers, les souteneurs des maisons de tolérance, les souteneurs mariés de bas étage, les souteneurs pédérastes, les souteneurs rôdeurs de barrières.

L’immoralité croissante, les doctrines matérialistes ouvertement prêchées, la misère, la rareté du travail ont créé des catégories jusqu’ici inconnues à Paris. Des hommes mariés vivent en grand nombre du déshonneur de leurs femmes, surveillent eux-mêmes leurs débauches.

La femme mariée fait son commerce n’importe où, mais toujours loin de son domicile. Dans la journée, elle racole aux gares de chemins de fer, dans les jardins publics, au bois de Boulogne, et se prostitue dans les cabarets ou hôtels du voisinage.

Le mari la suit à distance, soit pour la prévenir de la présence des agents, qu’il cherche à connaître, soit pour la protéger contre certains clients qui font des difficultés pour payer. Dans ce dernier cas, il intervient en qualité de mari, fait une scène à sa femme et à l’individu qu’il appelle son complice ; pour éviter tout scandale, celui-ci donne quelquefois beaucoup plus d’argent que s’il avait payé à la femme le prix convenu d’avance.

Des enfants de 12 à 15 ans, corrompus par l’exemple, deviennent apprentis souteneurs. Certaines filles se font accompagner de jeunes enfants qui assistent aux scènes les plus ignobles. Il y a dans le chapitre intitulé : Enfants en possession de femmes de débauche des détails qu’il m’est impossible de reproduire.

L’armée des malfaiteurs se recrute parmi les souteneurs.