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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/284

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Les choses se passaient de la même façon pendant la première Révolution où les repris de justice étaient maitres souverains dans les sections.

Ces teneurs d’établissements infâmes sont des purs entre les purs, au point de vue républicain ; ils servent la bonne cause à leur façon en pourrissant les jeunes générations, en détruisant dans les masses tout sentiment honnête qui pourrait aider le pays à sortir de la fange. Nous constaterons plus loin, d’ailleurs, l’étroite connivence des chefs de la démocratie avec les marchands de vin empoisonneurs.

La loi sur les récidivistes, proposée par les Francs-Maçons, n’est pas une solution, c’est un instrument de proscription contre tous les Français indistinctement, voilà tout. On peut fermer les lieux de prostitution et mettre les filles à Saint-Lazare, comme autrefois, sans faire une loi qui permette d’envoyer un malheureux, qui aura volé un pain, ou, dans une rixe politique, frappé un agent, mourir à la Guyane, où la température ordinaire est de vingt-sept degrés, où, de l’aveu unanime de tous les médecins, un Européen ne peut vivre plus de trois ans.

Les représentants de la droite se sont, là encore, laissés prendre aux lieux communs[1]. Nul parmi eux, en dehors du comte de Mun, qui a prononcé quelques généreuses paroles, n’a eu assez de souffle pour envisager la question

  1. Sans comprendre et sans indiquer que cette loi deviendra une véritable loi d’expatriation pour tous ceux, qui déplairont, M. Buffet, cependant, par son seul instinct de vieux légiste, a montré, dans la séance du Sénat du 8 février 1885, ce qu’avait de baroque et d’anormal un projet qui ne fixe ni un lien pour la relégation, ni un délai, ni une condition précise :
        « Le législateur, disait-il, doit définir exactement la peine ou les