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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/326

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Il l’introduit entre les deux colonnes. Les frères et les sœurs restent assis, ayant la main droite sur le cœur, la gauche sur le front et la tête baissée pour simuler la douloureuse consternation qu’on éprouvait en Bêthulie avant la sortie de Judith.

Le grand-prêtre dit à la récipiendaire :

D. — Que demandez-vous ?

R. — que vous me fassiez ouvrir les portes de la ville pendant cette nuit, et que tout le peuple prie pour moi pendant cinq jours. Alors je vous apporterai des nouvelles sûres de Béthulie. Je vous conjure de ne point rendre la ville avant ce temps.

Le Grand-Prêtre : « Allez en paix, et que le Seigneur soit avec vous ! »

Elle sort et rentre dans la salle de préparation. Elle quitte son drap noir, se lave et revêt ses ornements. Elle prend de la main droite un sabre, de la gauche une tête de mort peinte, qui avaient été déposés pendant qu’elle était en loge.

(C’est alors qu’il faut changer la tenture verte en rouge.)

A son retour en loge, elle crie à la porte : Victoire, Victoire ! Le garde en avertit le second surveillant qui le dit au premier ; celui-ci informe le grand-prêtre qu’on a crié deux fois Victoire ! à la porte de la loge.

Le Grand-Prêtre : Faites voir qui a crié ainsi.

R. — C’est Judith.

Le Grand-Prêtre : Faites-la entrer ; mes frères et mes sœurs, soyons debout.

Judith est introduite. « Loué soit le Grand-Architecte de l’Univers, qui n’a point abandonné ceux qui espèrent en lui, qui a accompli par sa servante la miséricorde qu’il a promise à la