Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/327

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nation d’Israël, et qui a tué cette nuit, par ma main, l’ennemi de son peuple » (Elle montre la tête de mort)[1].

L’image douloureuse de Jérusalem vaincue apparaît donc au premier plan dans l’œuvre maçonnique. C’est la Veuve dont les fils dispersés se reconnaissent au bout du monde en criant : « A moi les fils de la Veuve ! »

Le jour où Jérusalem a vu s’écrouler sa grandeur passée est un inoubliable souvenir que les loges prennent soin de rappeler sans cesse.

Dans la cérémonie pour le grade de Rose-Croix à cette question : « quelle heure est-il ? » on répondait :

Il est la première heure du jour, l’instant où le voile du Temple se déchira, où les ténèbres et la consternation se répandirent sur la surface de la terre, où la lumière s’obscurcit, où les outils de la Maçonnerie se brisèrent, où l’étoile flamboyante disparut, où la pierre cubique fut brisée, où la parole fut perdue.

Barruel a très bien discerné la signification véritable de ces mots :

L’adepte, écrit-il[2], qui a suivi dans la Maçonnerie le progrès de ses découvertes, n’a pas besoin de nouvelles leçons pour entendre le sens de ces paroles. Il y voit que le jour où le mot Jehovah fut perdu, fut précisément celui où Jésus-Christ, ce fils de Dieu, mourant pour le salut des hommes, consomma le grand mystère de la religion chrétienne, et détruisit toute autre religion, soit judaïque, soit naturelle et philosophique. Plus un Maçon est attaché à la parole, c’est-à-dire à la doctrine de sa

  1. Manuel de la Maçonnerie d’adoption, déjà cité.
  2. Mémoires pour servir à l’histoire du Jacobinisme.