Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/334

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Père le Pape a signalée comme exécrable et dangereuse ; c’est dans les loges, dont il était le chef suprème, qu’ont été délibérées et décidées toutes les mesures révolutionnaires qui ont renversé, dans ce pays, tout ce qui tenait encore debout. Les membres du conseil d’administration du chemin de fer du Nord[1], les actionnaires influents n’avaient cependant que des sourires et de cordiales poignées de main pour leur chef d’exploitation. Pour ces chrétiens de pacotille, la parole du Vicaire de Jésus-Christ n’existe pas ; elle est un simple verbiage.

La raison de cette différence de procédés est simple.

Cousin est un monsieur, il touche en une heure ce que le prolétaire, qu’on punit de ne pas se trouver heureux, ne touche qu’en un an ; il est sacré. Mol n’aurait osé dire à M. de Rothschild, en plein salon : « Ah ça ! Mon cher, vous qui affectez de rester neutre dans la question reli-

  1. Voici, d’ailleurs, la liste des membres du conseil d’administration du chemin de fer du Nord. Quoique les Juifs y soient largement représentés, il doit se trouver dans le nombre quelques catholiques qui vont à l’Eglise, après avoir accablé de politesse le chef de la Franc-Maçonnerie. « On ne sait pas, se disent-ils sans doute, ce qui peut arriver. On distribuera peut-être des dividendes là-haut. »
        Conseil d’administration : MM. le baron Alphonse de Rotchild. — Baron de Saint-Didier. — Léon Say. — Gaston Griolet. — André de Warn. — Vallon. — Joseph Hottinguer. — Alex. Adam. — Baron Alfred de Rotchield. — Baron Nathaniel de Rotchield. — Baron Gustave de Rothschild. — Vicomte de Saint-Pierre. — Baron de Soubeyran. — Gabriel Dehaynin. — Duc de Mouchy. — Buriou.— Le comte A. de Germiny. — Le comte Pillet Will. — Frédéric Moreau. — Baudelot. — Adolphe Vernes. — Agache. — Baron Arthur de Rothschild. — Marcolle Pinguet.
        Notons que Cousin ne cachait aucunement ses vilaines ocupations. C’est au bureau même de la Compagnie que la président du Suprême Conseil, qui n’allait guère rue Cadet que le deuxième et le quatrième mardi de chaque mois, donnait ses audiences ; c’est là que l’employé du Grand-Orient apportait chaque matin le rapport ; c’est là qu’on signait tous les diplômes pour les ouvertures et les tenues de loges.