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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/34

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détruisaient à tout jamais le beau renom de loyauté de notre armée.

A Rebval, un malheureux Arabe avait conservé sur lui la lettre d’aman signée par nos généraux et, naïvement obstiné dans cette croyance qu’un soldat français ne manquait jamais à ses engagements, il la tendit à l’officier qui commandait le peloton d’exécution. L’autre, au lieu d’obéir à la voix de l’honneur et de faire exécuter quelques Juifs à la place de ce vaincu, eut le triste courage de commander le feu… Le pauvre Arabe tomba en soulevant au-dessus de sa tête, comme par une sorte de protestation silencieuse, le mensonge écrit d’un Français.

Ce qui est plus saisissant encore, c’est que les Arabes furent soigneusement exclus de l’amnistie ; on amnistia des Français qui avaient assassiné, incendié, on fut impitoyable pour ces hommes qui étaient aussi excusables d’avoir voulu reprendre leur indépendance que nous le serions de nous révolter contre les Prussiens si nous étions conquis par eux[1].

  1. Dans le journal L’Evénement, Aurélien Scholl, presque seul dans la presse, a pris la défense de ces infortunés auxquels il a consacré deux ou trois articles éloquents.
        La question des Arabes fut la principale cause du rejet de l’amnistie, au mois de février 1886. On sait que Henri Rochefort avait pris l’initiative de cette proposition, que fît échouer Crijanowski, plus connu sous le nom de Sigismond Lacroix et qui, en sa qualité de Polonais, eût été presque excusable de chercher à rendre la liberté à Berézowski. Le pamphlétaire profita de l’occasion pour exécuter son collègue de l’extrême gauche qu’il convainquit, preuves en mains, dans le numéro de l’Intransigeant du 28 janvier 1886, d’être un agent provocateur. Il est rare, lorsque deux républicains s’expliquent ensemble, qu’on n’apprenne pas quelque vérité.
        Tout ce point est à étudier soigneusement. Rien de curieux comme