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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/349

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admirer le courage de Guillot, qui, lui aussi, a voulu mourir sur la brèche.

Adieu, Guillot, notre excellent et regretté collègue, adieu ! ! !

Quant à Bollet, premier adjoint, il fut court, mais ferme ; il s’écria avec conviction :

Il n’est plus, cet administrateur intègre autant qu’habile dans lequel notre pays plaçait sa plus entière confiance, ses plus chères espérances : car, si Guillot n’est pas mort à la fleur de l’âge, du moins il a succombé dans le plein exercice de ses grandes facultés.

Il n’est plus, cet homme équitable qui eut le mérite si rare de réduire ses ennemis au silence, de les forcer à l’admiration par l’excès de ses bienfaits.

Il n’est plus, cet ami dévoué, infatigable à servir les intérêts des autres, peu soucieux, d’ailleurs, de ce qui le regardait personnellement.

Mais, Messieurs, s’il ne reste rien de cette nature vigoureuse qui a lutté jusqu’au dernier souffle pour la cause de la justice, la mémoire de cet homme de cœur est impérissable. Il restera pour nous le modèle de toutes les vertus civiques.

Messieurs, unissons nos larmes à celles de la famille de ce serviteur de l’humanité : ce sera peut-être un adoucissement au chagrin de ses enfants abîmés dans la douleur !

Il n’est pas de douleur éternelle. Les habitants du pays essuyèrent leurs larmes et vinrent demander des nouvelles de leurs fonds qu’avait du faire fructifier un si bon Maçon.

Hélas ! le maillet maçonnique leur porta un coup de massue et ils n’eurent point envie de pousser le triple houzé qui est le cri d’enthousiasme des Fils de la Veuve. M. le préfet avait eu raison. La perte était considérable, plus considérable qu’on ne le pensait. Le Vénérable était un vulgaire faussaire, un simple escroc ; il avait dévoré jusqu’au dernier sou, sans bruit, dans les obscures débau-