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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/365

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Que de celuy qui vit meschant et détestable,
La fin communément est à ses mœurs semblable ;
Car les mesmes tourments dont il a martiré
Les fidèles chrétiens luy même a enduré.
Les uns il a jette tout vifs dedans la flamme
Ou dans une pistolle a faict souffler leur âme ;
D’un boulet d’un canon il a été frappé ;
Comme aux moines il a teste aussi coupé
On a coupé la sienne, et dedans la rivière
Ainsi qu’il en noïoit, on l’a traîné naguère
Avec une corde. Aux uns crevait les yeux.
Coupait le nez, l’oreille......
Le mesme on lui a fait. Comme il a fait pendre,
On le voit au gibet pareillement s’estendre,
Attaché par les pieds où il paist les corbeaux.
Comme il a déterré les défuncts des tombeaux,
Ainsi on l’a privé d’honneur de sépulture,
Ensevely longtemps des rues en l’ordure.
Il a pillé des saincts les temples révérés,
Il a pillé des rois les palais décorés :
Il ne luy reste rien que le ver qui le mange,
En quoy son corps pourry en gros morceaux se change.

Jamais, on en conviendra, gibier de potence ne mérita mieux d’être accroché à Montfaucon.

Voilà l’homme, cependant, auquel les Protestants proposent d’élever une statue. Les Anglais, qui avaient eu la même idée, ont eu, en examinant les faits, un réveil du sens moral ; ils ont senti qu’il était d’un mauvais exemple pour une grande nation de glorifier la trahison, même lorsqu’elle était destinée à vous servir, et qu’honorer un amiral de France qui avait voulu vendre Calais aux Anglais, s’était encourager peut-être un amiral anglais à vendre Douvres aux Français.

Quant à la Saint-Barthélémy, c’est encore une légende