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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/367

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plinés. Montgommery avait reçu l’ordre de réunir quatre mille hommes au faubourg Saint-Germain ; les Gueux de Flandre, dont un grand nombre périt pendant le massacre, encombraient la ville ; de toutes les provinces, en outre, des renforts accouraient pour venger le meurtre de l’Amiral. Le conseil des Six se tenait en permanence et organisait l’attaque ; dans la nuit même du 24 au 25 août, il avait arrêté les dernières résolutions.

Catherine de Médicis, qui montra dans toute cette affaire une énergie toute virile, était tenue au courant par les révélations de Bouchavannes et de Gramont ; elle n’ignorait pas que son fils et elle étaient perdus sans une détermination rapide.

La situation, en un mot, était exactement la même que dans la nuit du 10 août 1792. On sent régner sur ces nuits la même atmosphère révolutionnaire. Si Louis XVI eût pris l’offensive, au lieu d’attendre dans son palais que les sections, qui se préparaient bruyamment, vinssent l’attaquer, l’aurait-on accusé de guet-apens ? Il n’y eut pas davantage de guet-apens de la part de Charles IX ; il attaqua le premier, voilà tout. Il avait probablement été très sincère en manifestant sa colère contre la tentative d’assassinat de l’Amiral ; quand on lui eut mis les preuves du complot sous les yeux, il sentit le danger tellement imminent qu’il fit sonner la cloche de Saint-Germain-l’Auxerrois deux heures plus tôt qu’il n’était convenu.

L’ancien Prévôt des marchands, Marcel, prévenu par la Cour, n’eut qu’à faire un signe, et la population parisienne, profondément catholique et qui haïssait les Huguenots, appuya les soldats du roi et du duc de Guise, infiniment moins nombreux que les Protestants. Les premières victimes furent précisément les gentilshommes qui s’étaient