Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/377

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Un homme se signala surtout par une brutalité odieuse, qui n’est pas complètement oubliée, quoique, après avoir passé par tant de hontes, nous devions être un peu blasés. J’ai nommé Winckam qui viola la demeure de pauvres religieuses.

Rarement, peut-être, la justice fut plus effrontément outragée. Le droit ici était formel, indiscutable. La maison située au n° 14 de la rue de la Lune avait été donnée, en 1693, par Mme Louvet, veuve de Robert Louvet, salpétrier ordinaire du Roi, à l’institut des Filles de la Charité, afin d’y tenir une école, à la condition que celles qui desservaient l’école rempliraient certains engagements, feraient dire, matin et soir, certaines prières. À ces prières, Mme Louvet, dans son testament, avait demandé qu’on ajoutât le De profundis.

C’était donc un véritable contrat synallagmatique. L’accomplissement des conditions était lié intimement à la propriété de l’immeuble. Il fallait ou accepter et remplir les engagements ou renoncer à la maison. Imaginez-vous, en effet, l’Académie s’emparant de l’argent de M. de Monthyon et ne distribuant pas les prix auxquels il a affecté cet argent ?

Hérold, lui-même, que rien de ce qui était mal n’effrayait, avait reculé devant l’illégalité trop flagrante.

Dans sa séance du 16 juin 1879, le comité consultatif de la préfecture de la Seine, composé de MM. Cléry, de Chégoin, Dombey, Beaupré, Durier, Fournier, Lacan, Le Berquier, Rigaud, Templier, Beaumé, Maurice Picard et Ardiot, secrétaire, se fondant sur ce que l’obligation imposée aux Sœurs de faire réciter certaines prières à « leurs pauvres petites escholières » était incompatible avec la laïci-