Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/376

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venait qu’après l’employé payé par lui. C’était aussi honnête que de soutenir qu’un conservateur des forêts aurait le droit de couper les plus beaux arbres pour son bénéfice personnel, qu’un directeur des mines serait autorisé à exploiter les mines les plus riches.

Que le droit exclusif de publier les œuvres inédites de Saint-Simon représente dans l’avenir dix mille francs ou cent mille francs, il était parfaitement scandaleux d’en accorder à personne le monopole ; on devait dire : « Ces papiers sont a tout le monde, que tous les lettrés les consultent librement et les publient à leurs risques et périls de même que chacun reproduit librement, par les procédés qui lui conviennent, les Noces de Cana ou l’Assomption du Louvre. »

Les journaux républicains eux-mêmes eurent cette opinion, mais, naturellement, n’en firent pas part à leurs lecteurs. Girard qui, je crois, n’était pas même de Rialle, si on l’eût gêné dans ses opérations, eût cassé du sucre, comme on dit dans ce monde-là ; loin d’être chagriné, il crut en dignité et en considération, il fut quelque temps après nommé chevalier de la Légion d’honneur — ce qui, du moins, le changea de chevalerie.

Seul, dans la presse, Monod, qui faisait partie de la commission des Archives, eut l’idée saugrenue de défendre cette bizarre doctrine qui attribuait un privilège à tout directeur sur les trésors dont il à simplement la garde. Pour ce fait il fut l’objet de nombreuses risées dont le souvenir n’est pas encore effacé.

Mais laissons ce discours et revenons à la part prise par les Protestants dans la persécution religieuse.