Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/40

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le salut de l’Algérie faillit dépendre d’un accès de goutte. C’était une fausse alarme. Lambrecht était mort subitement, ce qui arrive parfois à ceux qui gênent Israël, et Crémieux avait même versé sur lui quelques larmes de crocodile. M. de Fourtou, dont la conversation avec Crémieux avait décidément désillé les yeux, et qui voyait déjà des milliers de jetons de présence passer dans ses rêves, avait perdu sa belle ardeur de rapporteur. Tout resta dans le statu quo, et l’Algérie fut abandonnée à son malheureux sort[1].

Pas un membre de la droite, je le répète, n’eut assez de clairvoyance patriotique pour porter de nouveau le débat à la tribune.

Crémieux avait réussi, il avait profité des catastrophes de la Patrie pour octroyer aux siens le privilège d’opprimer ceux qui valaient mieux qu’eux et, bon gré mal gré, on avait régularisé l’empiétement au nom du fait accompli. C’est là toute la politique des Juifs depuis 1791 : La guerre, la paix, l’insurrection, la réaction tout leur rapporte. Ils avancent toujours, nous l’avons dit, à mesure que le pays recule.

Il n’est point sans utilité de montrer maintenant ce qu’est devenue l’Algérie grâce au décret Crémieux. Comme

  1. C’était Victor Lefranc qui était devenu ministre. Quand la délibération vint à son ordre, M. de Fourtou, rapporteur de la commission, annonça que, dans l’intervalle des vacances qui venaient d’avoir lieu, le gouvernement avait modifié largement le décret du 24 octobre, que la commission examinerait le nouveau décret qui lui semblait devoir mettre un terme à toute espèce de discussion relative à celui du 24 octobre. L’affaire était donc définitivement enterrée. (Bulletin de l’Alliance, séance du 12 mai 1872).