Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/400

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sition de la critique. Il y a là, tous les éléments qui constituent un drame émouvant, et si les Juifs n’étouffaient pas obstinément tout ce qui leur déplaît, s’il s’agissait d’un catholique, on aurait raconté cette cause célèbre un millier de fois, et on l’aurait publiée dans des livraisons illustrées.

Nous avons pour ce procès un guide excellent, la relation d’un historien très consciencieux, Amelot de la Houssaye, qui a pour titre : Abrégé du procès fait aux Juifs de Metz. Un oratorien, Richard Simon, essaya timidement d’atténuer les faits dans un factum qu’il reproduisit plus tard dans le premier volume de sa Bibliothèque critique, mais on sait le goût qu’avait pour le paradoxe le religieux qui signait la notice sur lui-même, qu’on retrouva à Dieppe en 1863 : R. Schimeon ben Joachim.

Quoiqu’il en soit, les réserves de Richard Simon n’enlèvent, rien à la réalité des faits minutieusement circonstanciés que nous allons résumer le plus rapidement possible.

Le mercredi 25 septembre 1669, environ une heure après midi, la nommée Mangeotte Willemin, femme de Gilles le Moine, charron du village de Glatigni, au pays Messin, allait à une fontaine éloignée de deux cents pas du village pour y laver quelques linges ; elle était suivie de son fils âgé de trois ans, qui était couvert d’un bonnet rouge et qui avait les cheveux blonds et frisés. A vingt-cinq pas de la fontaine, l’enfant se laissa tomber, la mère se retourna pour le relever, mais l’enfant ayant dit qu’il se relèverait tout seul, elle continua son chemin et alla laver son linge convaincue qu’il la suivait.

Environ demi-quart d’heure après, continue Amelot de la Houssaye, cette mère ne voyant point revenir son enfant, elle courut à l’endroit où elle l’avait laissé et ne l’ayant pas trouvé elle crut qu’il s’en était retourné au logis où elle alla à l’instant le