Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/439

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Avec cela il était folâtre. Il demandait des subventions pour le théâtre de Bordeaux, il voulait régénérer la nation par les ballets : « Comme j’ai vu les incalculables effets de ce genre de fêtes, disait-il, j’ai cru salutaire de l’offrir, au moins sur la scène, à toute la France et j’ai composé un petit divertissement patriotique ; les Engagements de citoyennes. »

C’est par ce côté badin que Lockroy tient de la famille. Après avoir traversé les petits journaux à la suite de Wolff, il a passé par le théâtre Déjazet, avant de monter sur le théâtre de la politique. C’est le persécuteur vaudevilliste. Saint-Simon disait de Pussort qu’il avait « une mine de chat fâché. » Lockroy, quand il a réussi à attirer l’attention sur lui, a une mine de chat content, de chat qui fait ses ordures dans de la braise. L’œil est à signal, comme celui des joueurs de bonneteau ; il y a de l’inquiétude du camelot, qui amasse la foule sans cesser d’être aux aguets, dans cette petite physionomie éveillée, sournoise et méchante.

Il est malin. Il l’a prouvé sous la Commune. Il était fort embarrassé de son attitude à Paris. Approuvant les actes du gouvernement insurrectionnel, mais redoutant prudemment de s’associer à un mouvement qu’il savait devoir échouer, il trouva à cette situation un dénouement plus habile que celui du Zouave est en bas. Il profita des circonstances pour aller faire une promenade champêtre et voir si les lilas poussaient du côté de Clamart ; des amis obligeants le firent enlever par une patrouille et remettre sa liberté quand la Commune fut terminée.

Le bon peuple resta convaincu que ce pur serait mort pour lui, et depuis ce temps le regarde comme un bon, ce qu’on appelle un républicain numéro un.

Aux dernières élections ce Paillasse trouva moyen d’être