Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/440

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inscrit sur toutes les listes. Aujourd’hui il est Ministre du Commerce !

Le grand titre de Lockroy, auprès de la Franc-Maçonnerie, a été de s’introduire dans la famille de Victor Hugo, et d’y monter la garde pour empêcher que celui qui avait été un si grand poète religieux ne retourne au Christ. L’affaire a été admirablement menée. On prit l’aïeul par l’amour qu’il avait pour ses petitsenfants. Quelle douleur ce dut être pour le poète de voir ce vilain moineau installé ainsi dans le nid de l’aigle ! Qui saurait exprimer l’intensité du regard plein d’une hostilité sourde que le vieillard, d’une si magnifique bonhomie envers tous, lançait parfois sur Lockroy imperturbablement assis dans son rôle de père nourricier, immobile dans une posture à la fois arrogante et très basse ? Toute l’horreur de cette vie commune se lisait dans ce regard.

Que se passa-t-il au lit de mort ? On ne le saura jamais exactement. Les dernières heures de ce souverain de l’intelligence furent entourées d’autant de mystère que celles d’un souverain de droit divin.

Le fameux testament, publié avant les funérailles, ne me parait pas de la main de Victor Hugo.

Louis XIV avait pour secrétaire de la main le président de la Cour des comptes, Toussaint Rose. Rose, qui fut membre de l’Académie en remplacement du silencieux Conrart, avait la même écriture que le roi et il écrivait les lettres qui, d’après l’étiquette, devaient être autographes. Personne n’ignore dans le monde littéraire que M. Richard Lesclide remplissait les mêmes fonctions près de Victor Hugo et que les autographes authentiques du maître sont excessivement rares pour la dernière période de sa vie. Victor Hugo, évidemment, n’aurait pas suffi à son écrasant