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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/446

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d’y aller voir, mais Bert est de ceux qu’on ne croit pas sur parole. Je relus le Testament de Louis XIV. Paul Bert avait tout bonnement inventé la phrase, c’était un simple faux[1].

Remarquez que ce Testament est un document connu de tous, un monument historique écrit ; la copie figurée, dont la cote est, je crois. K. 137, n° 1.6°, a été faite sur l’original par le greffier du Parlement, qui a respecté scrupuleusement la disposition des lignes et des pages. Ce Testament a été imprimé une vingtaine de fois et il se trouve dans les Œuvres de Louis XIV de Grimoard ; je l’ai republié dans le Journal des Anthoine, dont Victorien Sardou m’avait obligeamment prêté le manuscrit.

N’est-il pas vrai que c’est bien bas, que cela peint bien une époque et un homme, ce ministre de l’instruction publique falsifiant un texte comme celui-là, mentant à des enfants pour essayer de déshonorer la mémoire d’un grand roi ? Dieu en soit loué, aucun de nos humbles Frères, que ce calomniateur insulte chaque jour, ne serait capable d’une telle vilenie.

L’esprit général du Testament, ajoutons-le, est en désaccord avec cette phrase qui n’est, d’ailleurs, pas dans le style du temps. Dès le début, Louis XIV exprime le regret des maux que la guerre a causés à ses peuples : « Comme par la miséricorde infinie de Dieu, dit-il, la guerre, qui a, pendant plusieurs années, agité notre royaume, avec des événements différents, qui ont causé de justes inquiétudes, est heureusement terminée ; nous n’avons présentement

  1. Malgré son aplomb Paul Bert fut obligé de retirer ce mensonge des éditions suivantes. Inutile de dire que je tiens le volume à la disposition de qui voudrait le consulter.