Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/450

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

part doit être réservée au Juif allemand Michel Brêal. Celui-ci se chargea de poursuivre la vieille France dans ces belles lettres, ces humanités, humaniores litteræ, qui rendent l’homme plus humain, plus civilisé. Il fut l’instrument de ce besoin qu’a le Juif de tout abaisser, de tout niveler dont nous avons parlé si souvent dans ce livre.

Grâce aux méthodes pédagogiques allemandes, que Michel Bréal fit adopter en France, les pauvres cervelles de nos enfants, brouillées par mille notions confuses, devinrent incapables d’aucun effort sérieux. Le niveau des études classiques baissa rapidement et les candidats au baccalauréat en arrivèrent à ne plus savoir l’orthographe.

Les Facultés sont unanimes dans leurs rapports à se plaindre de cette lamentable décadence. Un des hommes qui connaissent le mieux les questions d’enseignement, M. Albert Duruy, a publié à ce sujet un travail fort remarqué[1] où il met admirablement en relief l’effort accompli pour déformer l’âme française, en donnant à notre jeunesse une éducation contraire au génie national.

Dans ce débat, dit-il fort bien, ce n’est pas une simple question de pédagogie qui s’agite, ce n’est pas seulement l’éternelle querelle littéraire des anciens et des modernes qui s’est rallumée : ce qui est en cause, c’est le clair génie français qu’on est en train d’obscurcir ; c’est toute une génération, déjà triste, élevée dans la douleur et dans les larmes, au bruit de la défaite, sans ouverture sur le ciel qu’on lui a pris et sur la gloire qui n’est plus ; ce sont nos enfants qu’on excède et qu’on déprime ; c’est notre pays abattu, mutilé, qu’on voudrait, tout frémissant encore, courber sous le joug de méthodes et d’une culture étrangères. Voilà le grand, le vrai danger des nouveaux programmes. A tous leurs

  1. Revue des Deux-Mondes du 15 février 1884.