Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/468

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doute, mais la Sœur Saint-Charles est une personne respectable et bien connue ; or le préjudice causé est d’autant moindre que la personne qui en souffre est plus respectée et plus estimée[1]. »

D’après cette doctrine singulière, celui qui discuterait la moralité de Tropmann serait plus coupable que celui qui traînerait saint Vincent de Paul dans la boue. Je me tromperais fort si « l’acacia n’était pas connu » à ce magistrat paradoxal et s’il n’avait pas un tablier maçonnique sous sa robe de procureur.

Ce que je dis de la Sœur Saint-Charles se peut, d’ailleurs, appliquer à tous les scandales montés par les Juifs.

Supposez que Camondo ou un Juif quelconque ait été malheureux en ménage. Se sentant mourir, il enlève à la femme qui l’a trompée la garde de son fils, il prie la vieille mère qu’il vénère d’élever honnêtement cet enfant. Un rabbin vient consoler cet homme, apporter quelque espoir d’une vie supérieure dans cette famille cruellement frappée.

Croyez vous qu’un journal catholique se serait mêlé à ce drame intime, aurait attaqué cette grand’mère, insulté ce rabbin ? Assurément non. Voyez, au contraire, ce que la presse juive, le Paris, de Veil-Picard, la Lanterne, de Mayer, le Voltaire, de Lafitte et de Strauss, ont tiré de

  1. Tribunal correctionnel de Grenoble, présidence de M. Piat Dervial, décembre 1882.
        Si l’on se plaçait au point de vue de ce Morin, il faudrait donc admettre que le tribunal a fait peu de cas de la réputation de Mme Hugues, puisqu’il lui a accordé 2.000 francs de dommages-intérêts et qu’il n’a condamné la Lanterne qu’à cent cinquante francs de dommages-intérèts envers la Sœur Saint-Charles. Je me hâte de dire que ce serait là une conclusion forcée, il ne faut voir dans la disproportion des deux chiffres qu’une nouvelle preuve de la servilité de la magistrature envers les députés de la gauche.