Aller au contenu

Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/470

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la Lanterne, sous le titre des Deux Duchesses, est encore un document à consulter. Les noms mêmes sont à peine modifiés ; l’abbaye de Solesmes est devenue l’abbaye de Solente, elle est le théàtre, est-il besoin de le dire, des orgies les plus dégoûtantes. Le moine Gadouin consacre ses journées à tenir des propos sales et à courir après les laveuses de vaisselle. Dans Solanges de Croix Saint-Luc, Albert Delpit, cet Alexis Bouvier des salons, a repris le même thème mais en y mettant quelque forme. Le Juif Ollendorff a imprimé l’ouvrage, le Juif Meyer le loue dans son journal et le Juif Koning a promis de jouer la pièce.

J’avoue que, sous ce rapport, je me sépare nettement des catholiques. Je ne puis m’expliquer qu’ils n’aient pas commandé à quelque pornographe un roman les Deux Baronnes, dont le titre se serait étalé sur les murs à côté de l’affiche des Deux Duchesses. Des châteaux juifs indiqués de façon à ne pas s’y tromper, deux baronnes Israélites à peine voilées par des initiales transparentes se livrant aux actes les plus répréhensibles, un intérieur de synagogue souillé par la débauche, un rabbin jouant un rôle aquatique… Vous voyez la trame d’ici.

L’erreur des catholiques est de placer leurs sentiments d’hommes du monde, d’hommes bien nés, de gentlemen au-dessus de la responsabilité qu’ils ont de veiller sur les pauvres, sur les simples, sur les naïfs qu’on égare avec de pareilles publications.

— Vous êtes coupable et bien coupable, disais-je à l’un d’eux, de ne pas vous servir de tous les moyens pour combattre le mal. Parmi les cent cinquante mille lecteurs de la Lanterne, dix mille, relativement très honnêtes, subissent l’influence du papier imprimé et sont absolument convaincus